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La beauté naturelle

Anatomie et concept de beauté naturelle

La beauté est un concept difficile à cerner. Le beau, c'est le sentiment que l'on a de l'objet contemplé, sentiment qui apporte plaisir et satisfaction. Ce sentiment intérieur est profond, mais la perception reste totalement subjective. La beauté naturelle est celle que la nature nous apporte, à l'opposé de la beauté artificielle qui s'appuie sur un geste humain supplémentaire. Il s'agit d'une notion philosophique, naturaliste et matérialiste.

Architecture

Chez la femme, l'aspect relationnel de la beauté s'exprime essentiellement au niveau de la tête et du cou. L'élément constitutif de l'architecture du visage est le nerf trijumeau, celui que les chirurgiens appellent le « V » (qui fait partie des cinq nerfs qui se sont développés à partir des nerfs branchiaux des vertébrés inférieurs). C'est autour du trijumeau que se construisent les trois étages du massif facial : supérieur, moyen et inférieur. Le trijumeau est l'architecte autour duquel viennent se répartir les viscères dans les différentes zones.

Évolution de l'intelligence humaine

La notion de beauté faciale reflète l'évolution de l'intelligence humaine. On le voit dans l'histoire de l'art. Les arts primitifs avaient une vision de la beauté différente de la nôtre. Dans nos sociétés occidentales, la beauté subit encore une sorte d'impérialisme de l'ère gréco-romaine.

On distingue trois types de beautés :
  • La beauté statique
  • La beauté dynamique
  • La beauté émotionnelle

Beauté statique

La beauté statique est directement issue du classicisme gréco-romain. Polyclète, repris par Praxitèle, en a défini les canons, allant même jusqu'à déduire certaines proportions. Ainsi, la tête est censée représenter un septième de la hauteur du corps. La Renaissance voit des peintres comme Dürer schématiser la morphologie faciale. Si l'on se base sur des modèles tel le profil de Néfertiti, on voit que la construction faciale suit un schéma simple de répartition par tiers à partir de la racine des cheveux (comme évoqué ci-dessus). C'est cette notion de beauté statique qui s'appuie sur :
  • La pureté des contours
  • La symétrie des moitiés
  • L'harmonie des proportions

Nombre d'or

C'est le sculpteur Phidias (500 av JC) qui a établi le rapport de 1,618 entre la grande et la petite longueur pour une facture équilibrée. Ce que l'on nomme le nombre d'or. Il s'en inspira pour élaborer la statue d'Athéna au Parthénon. C'est ce nombre auquel ont recours les sculpteurs, mais aussi les peintres et les architectes pour trouver des proportions harmonieuses, tout comme… les ingénieurs aéronautiques (Concorde, Mirage…).

Le profil, toujours en se basant sur le trijumeau, se répartit en proface, mésoface et métaface. C'est la mésoface (la partie intermédiaire) qui subit le vieillissement le plus apparent.

On peut schématiser la magie de la construction faciale par des données orthogonales (voir figure). Il sera facile, à partir de ces lignes, de distinguer les sujets cisfrontaux (menton en arrière) des transfrontaux, ces derniers (mentons avancés) étant nettement plus présents dans les défilés de mode.

Sans exagération

Le front doit être large et haut, sans exagération, d'où l'importance de la zone d'implantation des cheveux. Un front grand et haut est toujours plus beau qu'un petit front.

Le nez joue évidemment un grand rôle. L'angle naso-frontal et l'angle naso-labial doit être compris entre 100° et 110° (voir figure). L'angle sous-applical doit aussi faire l'objet de toutes les attentions. Il faut repérer le point sous-applical et le point sus-applical, puis déterminer l'angle idéal entre les deux. Un petit creux ensenio-nasal confère au nez un air enfantin, qui peut ramener une certaine jeunesse.

Le sourire de Julia Roberts

Les lèvres sont importantes. En orthodontie, on sait très bien qu'une légère proéminence (3 mm) de la lèvre supérieure par rapport aux dents est souhaitable. Il suffit d'observer le sourire gingival de Julia Roberts, qui est légendaire.
Le menton est arrondi, avec un sillon radio mentonnier marqué et un angle salico mentionnier bien déterminé.
On voit donc que, dans cette perspective statique, le visage idéal est équilibré, beau et harmonieux.
Mais il est immobile ! Néfertiti ou Carole Bouquet (dans Chanel N°5), c'est bien, mais ce n'est pas suffisant ! Car la vraie beauté, ce n'est pas cela.

La vraie beauté est dynamique

La vraie beauté est dynamique. C'est ce que l'on nomme le charme. Il faut qu'un visage bouge. Nous entrons dans le registre de l'esthétique de l'expression faciale : le sourire, le regard.
C'est à partir de la ligne des yeux que l'on peut répartir les rôles (le cou ayant son importance).
Un quantus médial plus haut que le quantus latéral (voir figure) procurera un regard de biche, qui est essentiellement lié aux mouvements des sourcils. La femme le sait bien, qui les dessinent soigneusement au cours de sa séance de maquillage.

La ciselure du sourcil

On en distingue trois parties :
  • La tète du sourcil (qui doit être basse)
  • Le corps du sourcil (ne doit pas être trop haut)
  • La queue du sourcil (qui doit être relevée)
On connaît ces visages froncés qui sont le résultat d'une réaction de la zone dia bolaire, c'est-à-dire la zone centrale du visage, celle située entre les deux sourcils. C'est tout le danger du Botox qui donne un regard figé souvent très mal perçu.

Une hypertonie de l'orbiculaire, avec ses fibres circulaires, va abaisser la queue du sourcil avec les années, en même temps que le quantus latéral va donner un regard fatigué.

N'oublions pas que le regard que l'on a sur les autres va inévitablement se poser sur le sourire caractéristique généré par le modonus de la commissure latérale. Il faut raisonner sur la commissure des lèvres, l'intersection musculaire étant tirée vers le haut par le grand zygomatique, et latéralement par le tésorius. Il faut éviter la contraction des muscles alentour qui pourrait créer une ride d'amertume s'opposant donc au sourire habituel.

Le muscle du sourire

Il existe un lien direct entre le regard et sourire par l'intervention de l'orbiculaire inférieur, qui est en réalité le muscle du sourire. En effet, ce muscle mobilise la graisse malaire, dont l'ascension donne cet effet de lifting naturel. Pour l'entretenir, souriez le plus souvent possible dans votre vie !
Pour ce qui concerne le cou, son vieillissement du cou se remarque par l'apparition de bandes platismales qui, par leur contracture permanente, traduisent l'âge de la patient.
La beauté dynamique, c'est donc le charme du visage. Un petit mouvement des lèvres et des paupières suffit à émouvoir.

Beauté émotionnelle

Reste la beauté émotionnelle, qui n'est ni statique, ni dynamique. C'est un visage que l'on croise et qui émeut, sans raison apparente. Léonard de Vinci a beaucoup travaillé le sujet. Il a essayé de comprendre l'eumorphie (l'équilibre des formes) et la morphologie normales. Mais attention, ce que l'on appelle « normal », c'est la moyenne, ce qui ne signifie pas le beau.

Léonard de Vinci

La beauté provient, d'après Léonard de Vinci, de l'alternance du rythme tridimensionnel des courbes faciales et des volumes. Son idée est que le visage présente, par rapport aux sourcils, un rythme des courbes faciales (voir figure), à savoir celles de l'orbite, de la graisse malaire, de l'ovale du visage. C'est sur ce rythme des courbes faciales que le peintre s'est basé pour établir une notion de beauté émotionnelle.

Le volume et la lumière jouent également un rôle déterminant. La photogénie, c'est la prise de la lumière. La peau doit être parfaite, évidemment. Les volumes des pommettes et des lèvres font aujourd'hui l'objet de la technique des fillings, dont il ne faut pas abuser, sous peine d'aspect caricatural, voire ridicule.

L'être aimé est beau

La beauté émotionnelle est bien connue des artistes. Picasso avait dit que « le canon de la beauté, c'est celui de la femme que j'aime ». Ce qui révèle que la beauté est à l'intérieur de celui qui regarde. La beauté émotionnelle est bien traduite par les grands peintres, même s'ils ne respectent pas les canons statiques. Botticelli peignait des femmes avec de trop grands fronts ; Giacometti représentait des personnages trop allongés ; Botero, des caractères trop gros… Pour revenir à Picasso, la beauté émotionnelle c'est, dit-il « l'émotion que peut créer un artiste ». Il avait déstructuré les visages dans le cubisme. Et pourtant, ce qu'il voulait, c'était créer une émotion chez celui qui regarde.

La beauté absolue n'existe pas

On peut conclure que la beauté absolue n'existe pas. Elle varie selon les cultures, les époques et les lieux, les géographies ou les sociétés.
La beauté naturelle est liée à la nature, comme si la nature était toujours performante. Pourtant, elle n'est pas toujours bonne mère ! Elle a des accidents justifiant la chirurgie plastique qui est censée la reprendre, cette nature. L'esthétique, c'est le sens du beau. Mais ce n'est pas une science ! Les jugements resteront toujours subjectifs.

La réussite, c'est ce qui ne se voit pas

La chirurgie esthétique voudrait amener le patient vers le beau. Mais la réussite de la chirurgie esthétique, c'est celle qui ne se voit pas, tellement le résultat s'intègre dans le visage de manière naturelle, et donc parfaite. La patiente est satisfaite, l'entourage est satisfait, et alors, le chirurgien est satisfait. La beauté naturelle, c'est celle que la nature a faite au départ. On veut respecter, et surtout pas modifier l'œuvre de Dieu…
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